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DE LA REINE DE NAVARRE.

pour me reconforter d’avoir failly à faire ung enfant’ pour vous servir, mais pour me donner la force d’en fere

ung nouveau, tant qu’il plaira à Dieu me donner la connoissance d’estre femme’. Et ce qui m’a remise et continuée en santé, c’est l’aise que j’ay de savoir la vostre augmenter au travail, et tous vos affaires de tous coustés aller si très bien et tant à vostre honneur et gloire, veu que chescun comoist clerement que là où vous estes en personne et vostre voulenté suivie, les faultes passées sont si bien rabillées, qu’il semble que vostre presence fait tous les François, non seulement aultres que les ennemis les estimoient, mais tels que vous et les vostres les sauriez desirer. Et entre aultres, les bonnes fortunes que Dieu donne à M. de Cleves, favorisant par son service vos affaires, lequel il vous plest tant avoir pour recommandé que vous nous obligez avecques luy à n’espargner riens pour vostre service. Croyez, Monseigneur, que toutes ces chouses me donnent occasion de grant contentement et de renforcer l’office où je vous puis pour cete heure 1545, et la perdit quelques années après pour cause de religion. (F. LEMAIRE, Hist. d’Orléans.) ’ « Monseigneur, pour ce que j’ay failly à vostre commandement et ne me suis trouvée grosse, je n’ay ouse prendre la hardiesse de vous escripre. » (Au Roy. T. I, lettre 152, p. 581.) — Elle avait à cette époque cinquante ans. 3 Les troupes du duc de Clèves, sous les ordres de Martin Van Rossem, avaient saccagé le Brabant, menacé Anvers, qui, sans le prince d’Orange, eût été traitée comme autrefois le furent Milan et Rome par les Impériaux. Ces succès allumèrent la colère de Charles V, et le duc de Clèves les pava cher