Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/228

Cette page n’a pas encore été corrigée
210
LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES soit ne desire

que d’avoir le

moyen selon le vouloir

de vous ſere service Vostre très hurnble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [ Ms. n° 82.]

LETTRE CXXI. AU ROI.

(Nérac, — Pavril — 1542.) Monseigneur, je voulois despescher la poste quand ce porteur, vostre conseiller à Toulouze, est arrivé, qui s’en va devers (vous] pour quelque conseillerie des quinze nouveaux, et pour ung houme que je congnois bien estimé, houme de bien et savant. Et pour ce, Monseigneur, que de longtemps j’ay eu fiance en luy et say qu’il vous est léal, je luy ay tenu ung propos de nostre prisonnier, que je ne vous ay ousé escripre, car il est long, et vous supplie le tenir secret, veu que j’en parle par souspeçon et conjecture’. Mais je n’ay • Il sera encore question de ce prisonnier mystérieux dont Marguerite parle avec tant de retenue. C’est une suite de l’affaire de l’évêque de Condom. (Voyez t. I, lettres 149, 150 et 151.) La reine de Navarre, qui avait poussé vivement cette affaire, n’était pas sans inquiétude sur le ressentiment de l’évèque et des siens. Elle écrit de Nérac, à la date du 29 décembre 1541 : « Vous n’avez jamais veu la « braverie qu’ont faict ses parens ! et par quelques avertissemens que « j’ay eus que l’on use fort dle poy sons de ce coste là, j’ay prie le roy « de Navarre que l’on cslongnast de ceste ville ceulx qui estoient au «  dict évesque. » (T. I, p. 372.) Cette précaution fut insuffisante,