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DE LA REINE DE NAVARRE.

maux chouse qui a vie. Je ne l’ay senty soubs la main que ung matin ; ny jamais je ne le sens bien fort au repous ; mais quant j’ay faim et que je me proumeine trop, il ne fault point. Il est vray que les

que j’ay eus tous les mois avecques fieuvre le me rendent si feible que je suis quelquefois huit jours sans le sentir et à l’heure desespérée de l’estre" ; coume j’ay esté à cete fin de feuvrier. Mais despuis quatre jours a bien enforcy son bougement. J’avois deslibéré ne vous en escripre rien que quelque aultre ne l’aist senty soubs la main ; mais si cetuy cy fait coume les aultres, je demeurrois trop longtemps. Sy est ce que je mettray peine de le faire sentir à d’aultres. Mais si ne vous puis je dissimuler ce que j’en say ; car je n’ay point acoustumé de vous celer riens. Nostre Seigneur veuille que ce soit chouse dont vous puissiez estre aussy bien servy que de bon cueur le supplie vous donner bonne et longue vie en tout contentement Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [Ms. nº 119.]

Et alors je désespère d’être enceinte.