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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE CXIX.

AU ROJ. aultant que

( ? Du Béarn, fin de février 1542.) Monseigneur, pour ce que je say ce porteur tel envers vous que je m’y puis fier, je le vous envoye pour vous rendre conte de moy et de tout ce qui me semble digne de vous estre dit ; vous suppliant, Monseigneur, le daigner ouyr et croyre, car il vous dira vérité de plusieurs chouses dont je crains par lectre vous ennuyer, saichant bien les affaires que vous avez, qui ne sont pour estre faschés de petites chouses. A quoy, Dieu m’a donné de pouvoir et de savoir, je desire vous fere service, coume le seul point où j’ay l’euil fiché ferme.

Il y a quelques propous, entre aultres d’ung pouvre houme, lequel pour vous et vostre contentement est besoing que vous tenez secret. Et si vous trouvez bon ce qu’il vous dira et qu’il vous plese vous en fier en moy, j’espère en celuy qui le m’a mis entre les mains vous en faire ung bon service, et n’y peult avoir faulte que contre moy, que j’oublieray voulontiers pour faire chose dont vous soyez servy. Mais s’il est seu en nulle fasson, je prens ce moyen, que, j’espère, sera à propous.

Et quant à mon ventre, il ne fault point de grossir, et ne vous puis celer que je ne sente souvent bouger