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DE LA REINE DE NAVARRE.

Et quant à l’estat où je suis, maintenant que j’approche la fin du quatriesme mois’, je me trouve si mal, qu’il y a trois jours que j’ay attendu une heure de santé pour vous pouvoir escripre cete lectre ; et si je vous ousoys aussy bien escripre ce que je sens et ce que je pense, comme j’espère, mais que sous la main quelqu’une ait senty mon enfant, je vous dirois que despuis huit jours principalement et longtemps par avant, j’ay souvent senty ce que je soulois juger estre enfant, et grossis tous les jours. Mais je vous supplie ne le croire que par aultre n’en soyez seur, pour la grant peur que de j’ay vous dire chouse qui ne soit véritable. Nostre Seigneur m’en veuille donner ce qui vous en sera agréable et utile, car c’est la fin pour quoy le desire Vostre très humble et très obeissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [Ms. n° 75.]

  • « … Quant c’est venu sur le terme des trois mois, lequel j’auray

passé le quatriesme de janvier… » (T.I, lettre 143, p. 373.)