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DE LA REINE DE NAVARRE.

selon la grace qui est en vous, et, j’en suis seure, de celuy qui vous fera regner heureux sur vos ennemis ; où, si les prières d’une malade estoient dignes de vous servir, vous savez bien, Monseigneur, que de nulle personne ne peuvent faillir, ne de millieur cueur, ny de personne plus affecsionnée ne plus tenue à vous que de celle qui plus que très humblement vous supplie avoir en vostre bonne grace pour très humblement recommandée

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [Ms. n° 94.]

M LETTRE CXVI.

AU ROI. (Du Béarn, — fin de 1541.) Monseigneur, encores que l’on m’asseure de vostre bonne santé, tant par les lectres de Mons le grant mestre, que

le rapport de ceux qui en viennent, si ne me puis je garder d’user du coumandement qu’il vous a pleu me fere d’ouster toute crainte et revérence que je vous doy porter, pour vivre en la privaulté que vostre bonté me permet et vraye amour me coumande. Qui me fait, Monseigneur, vous escripre cete lectre, afin qu’il vous plese par vostre parole et la veue de ce porteur, lequel je vous supplie croire, donner repous au travail où mon esperit a esté jour et nuit pour la