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DE LA REINE DE NAVARRE.

l’opinion que j’avois que les vilains placars’estoient faits par ceux qui les cherchent aux aultres. Monseigneur, je ne vous puis assez mercier du secours qu’il vous plest faire à M. de Cleves’, avecques lequel j’espère que vous en tirerez service qui vous lournera à honneur et à proufist. Et combien, Monseigneur, que l’amour que vous portez à ceux qui souffrent pour vostre service n’a besoing de recoumandacion, si est ce que je vous supplie très humblement parachever l’obligacion en quoy vous l’avez lié en vostre service, et y faire coume de chouse qui est du tout vostre. Et je suis seure, Monseigneur, que vous le trouverez tel que vous serez content du bien que vous luy faites.

Aussy, Monseigneur, Mons ? Bayard ? m’a envoie une acoustumée mensonge que l’Empereur a escriple au Pape, dont je suis très aise, car les enfans peuvent estre juges de la vérité. Sy j’estois aussy hon orateur que affecsionnée en cete matierre, il n’y a article sus quoy je ne pensasse trop mieux luy respondre qu’il n’en est digne. Je vous asseure qu’il sera bien marry de voir que vous usez de misericorde envers vos subjets ; car de tant plus vous vous eslongnez de sa nature 4, et mains il vous aime. Mais la louange vous en demeure davant Dieu et les houmes, avecques • En 1534. Voyez l’affaire de ces placards, t. I, lettre 110, p. 298, en note.

· Gendre de Marguerite. (Voyez ci-dessus p. 190, la lettre si.)

3 Secrétaire général du Roi. 4 Allusion à la punition sévère des Gantois revoltes (1540).