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DE LA REINE DE NAVARRE.

vous, DE LA REINE DE NAVARRE. l’estat où vous laissiez la Roine, je vous demanday s’il vous plesoit que je demeurasse pour luy ferc service durant sa maladie ; à quoy il vous pleust me respondre que ouy ; ce que j’ay fait jusques à la voir du tout guerie. Et combien que jamais despuis que feu Madame est trespassée, ne demeuray en la compaignye sans mais en vous en partant m’avez tousjours donné congié d’aller fere mes afferes, sy n’ay je voulu partir sans entendre vostre bou plaisir. Mais, Monseigneur, ayant receu vostre coumandement, m’en allay voir ma fille à Blais’, que je trouvay guerye. Par quoy la menay jusques en cete ville de Tours, où de là m’en allay querir ma pouvre seur’en toute la diligence que je peus, car la necessité d’elle et de ses enfans ne pouvoit plus attendre, mais estoit si estreme, que la pitié du sang et la honte de voir ung si proche lignage : tant abaissé, m’a fait convertir la demeure que j’eusse fait avecques ma fille, pour secourir à ceux quy en ont plus de besoing, en un fascheux voyage ; duquel en trois semaines suis retournée, amenant ma pouvre seur grosse avecques ma fille pour la nourrir ; attendant partit de Fontainebleau, je luy demanday, voyant l’estat où estoit la Royne, etc. » (Lettre à Montmorency, t. I, lettre 147, p. 565.) A Blois.

Madanie de Rohan, qui était ruinée. Voyez la lettre 147 à M. de Montmorency (t. I, p. 564), qui donne un plus ample détail des faits touchés dans celle-ci. 3 Madame de Rohan (Isabeau d’Albret) était sœur du roi de Navarre, et d’ailleurs il y avait parenté entre la maison de Rohan et la maison d’Angoulême, comme la reine de Navarre le dit quelques lignes plus loin.