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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE CI.

AU ROI. Castelnau, — ? 1537.)

Monseigneur, en ce lieu de Castelnau m’a trouvée ce porteur qui m’a apporté les lectres qu’il vous a pleu m’escripre. Mais avant les avoir receues, j’avoys eu celles

que l’houme du roy de Navarre m’avoit apportées il y a deux jours, qui m’ont fait faire millieures journées, voyant ce qu’il vous a pleu mander à madame d’Estampes, de laquelle, Monseigneur, je me plains, et de ce porteur par luy mesme’. Car, pour avoir creu Longueval, ay attendu trois jours à Limoges, et pour trouver madame d’Estampes à Toulouze, me suis torse” de beaulcoup de journées. Car elle m’avoit proumis fere bonne diligence, et si alloit le plus court chemin, et, à ce que je voy, le plus aisé, car elle m’escript qu’elle espère vous voir plustoust que moy. Mais, Monseigneur, n’ayant eu regard que à obéir et luy ayant tenu proumesse, si elle m’a failly de la sienne, je ne laisse pourtant de demourer contente, mais

que vous connoissez, coume je say que vous faites, de quelle amour et vérité je vous veux obéir et vivre avecques tous mes amis sans dissimulacion, coume je vous

Ce porteur était le comte de Longueval ; aussi Marguerite se gardet-elle bien de laisser paraitre ici, comme dans la lettre precedente, son opinion sur le comte et sur madame d’Étampes.

  • Detournée.