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LETTRES INÉDITES

roy de LETTRES INÉDITES

une lectre de vous qui ne portoit aultre créance sinon que, en s’en allant chez luy, il me diroit des nouvelles de vostre bonne santé. Toutesfoys, Monseigneur, il me dist qu’il vous plesoit que j’attendisse madame d’Estampes, et que je ne allasse point sans elle devers vous, et d’aultre propos que je remetz à vous conter, qui ne sont point fascheux. Et me dist que le

Navarre avoit cherge de l’amener, et qu’il me diroit plus au long vostre voulonté, qui feust l’occasion que je demeuray le jeudy et le vendredy à Limoges, les attendant, ce que je n’eusse fait. Le roy de Navarre vint au matin, et madame d’Estampes au soir, qui me dist que vous luy aviez escript qu’elle me vinst trouver pour aller ensemble. Je demanday au roy de Navarre si vous luy en aviez riens coumandé ; il me dist qu’il n’en avoit jamais ony parler. Croyez, Monseigneur, que je ne feus sans grant peine, car vous savez les propous qu’il vous pleust me dire au partir, tant d’elle que de celuy quy par vous le me coumandoit’; et puis le roy de Navarre me dist n’en avoir nulle cherge, et, de moy,

je n’en ay eu nulle lectre de vous ne de nul des vostres ; et je say que jamais vous ne voulustes que je menasse nulle compaignie, ny en Bretaigne, ny allieurs, qu’il ne vous ait pleu le m’escripre. Craignant en vous cuidant obéir vous offenser, je dis à elle et à Longueval que vous m’aviez permis aller pour l’affaire

du roy de Navarre, et que je n’avois nul coumandeDe Longueval.