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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES pour mauvais Breton, mais pour trop bon Françoys. Il m’a parlé de deux propous que je ne crains prendre la hardiesse de vous escripre, pour le desir que j’ay que vous soyez partout servy coume vous le meritez : c’est que le bruist est par desså fort grant que il se fait ung procès contre Monseigneur l’admiral’qui luy touchede près ; en sorte que ceux de Brest l’ont entendu, et ne se voyant point payés, tant lieutenant que mortespayes, l’on craint fort, veu qu’il ne sont pas bien confirmés

bons François, qu’ils fassent quelque meschanceté. Vous savez de quelle importance le lieu est ; il vous plera y penser, car M. de Chasteaubriant en a souvent la fievre de peur’, veu qu’il est en dangereuse main et gardé par gens non payés et mal contens. Aussy, Monseigneur, il vous avoit escript pour une abbaye qu’il vous a pleu donner à l’abbé de Saint Guydens. S’il vous plest que, sa requeste, le don

sorte effet, vous le favoriserez fort, et si n’avez houme au païs de millieur service que ledist abbé. Monseigneur, il m’a priée de vous escripre ces deux points, ce que je ne crains à fere, saichant escuserez ma faulte, puisqu’elle vient du desir que vos que vous

de M. de Châteaubriant, dit avec beaucoup de raison : « Je vois toujours ce seigneur très bien à la cour, particulièrement auprès de Marguerite de Valois. » ( Anecd., t. IV, p. 286, in-12.) • De Brion, recherché pour crime de péculat, et condamné après un long procès qui rappelle celui du surintendant Fouquet. Le chaucelier Poyet, dans cette affaire, servit d’instrument à la haine du connetable de Montmorency contre son rival. (Vovez t. I, p. 554. on note.)

· Voyez ces détails dans la lettre 155 du tome I.