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DE LA REINE DE NAVARRE.

me partement je vous doy trouver à dire. Croyez, Monseigneur, ,

que c’est tant, que, sans votre coumandement, il

m’eust esté plus fort à porter qu’il ne se penlt dire, non pour aultre peine que pour celle de perdre le bien de vous voir ; car, au demeurant, vous m’avez laissée en une compaignie tant aisée à vivre, que je n’ay encores ouy une seule parole que une seur ne deust dire à l’aultre, et ue me puis plaindre que de la honte

que font la Roine et Mesdames de ne se vouloir servir de moy, mais me fere tant d’honneur et de signe d’amistié que sy j’estoys la mère de toutes, ils ne ne me sauroient traiter en plus grande honnesteté. Et, qui plus me plest, tous les propous qu’ils me tiennent c’est de me parler de vous et m’en fere conter ce qu’ils n’en ont pas veu, et après cela aller prier Dieu pour vous. Vela, Monseigneur, nostre vie, qui, en parlant de vous, se garde en santé, pour l’esperance de vous voir bientoust ; dont Notre Seigneur nous fasse si heureuses. Monseigneur, je ne veux oblier de vous dire que quelque femme de céans, fort amie de Flamerans, frère de l’evesque de Condom’, m’a priée n’empescher la résinacion dudist esvesque envers vous, sans me dire aultre chose. Je luy ay respondu que vous l’aviez donnée à M. le cardinal du Bellay, en quelque sorte qu’elle seust L’évêque de Condon, Erard de Grossoles, avait prèché contre le Roi, au sujet de quoi Marguerite lui suscita une grande affaire ; elle voulait le forcer, à ce qu’il paraît, à résigner son évèché. Elle n’y réussit pas, puisqu’en 1541 seulement, le Roi le fit passer du siège de Condom à celui de Blois. (Voyez t. 1, lettre 149.)

? L’évêché.