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DE LA REINE DE NAVARRE.

( ? 1537.) (M. de Burie, qui allait trouver le Roi, fut le porteur de cette lettre.)

Monseigneur, je ferois tort à M. de Burie et encores plus à vos affaires, si par ma lectre je donnois empes. chement à sa parole ; car sa suffisance, sa léauté et sa prudence sont telles qu’il vous saura rendre compte de toutes choses pour le bien de vos affaires, repoz et contentement. Et je sais, Monseigneur, que vous l’avez en si bonne estime qu’il ne fault nulle prière pour servir à croire sa créance. Si est ce, Monseigneur, que si ma prière a telle puissance envers vous que ma foy le me asseure, je vous supplie ne le croire ny ne luy accorder une requeste qu’il est desliberé de vous fere : c’est de vous supplier luy ouster la cherge qu’il vous a pleu luy donner de vostre lieutenant en Guyenne’. Il est vray, Monseigneur, qu’il luy est impossible de porter plus la despense, car vous savez sa portée, et s’il estoit aussy riche de biens qu’il l’est de vertu et bonne voulenté, je suis seure qu’il n’en parleroit pas ; mais la necessité le contraint de lesser la cherge, s’il • M. de Burie en faisait l’office en l’absence du roi de Navarre, à qui ce titre appartenait. Il fut nommé titulaire de cette charge, mais plus tard, en 1546. Ses lettres de provision sont du 17 décembre

(Voyez D. VAISSETTE, Hist. de Languedoc, t. V.)