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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE XCIII.

AU ROI. (Dax ou Mont-de-Marsan, élé de 1537.) (Trois jours après la précédente.) Monseigneur, je vous supplie que mon tardif partement vous soit plus agreable que sy j’eusse fait une diligence ayant lessé vos affaires en necessité de ma presence. Mais, Dieu mercy, avec le bon sens et diligence de M. de Burie, je m’en pars après demain, lessant l’affaire dont je vous ay escript’si esclaircy que je ne voudrois pour tout le bien de l’Empereur n’avoir veu ce que M. de Burie a entre ses mains, esperant que en nous descouvrirons davantaige, où vous trouverez des meschancetés d’ung cousté ou d’aultre. Et n’estoit l’envie que ledit sieur de Burie a de vous fere service, il a maintes fois le jour grant occasion de se souhaiter plus toust à une bataille où l’ennemy se voit et le maistre connoist le servicteur, que demeurer entre tant d’ennemys couverts qui ne desirent que vostre ruine et sa mort ou honte. Mais Dieu qui garde le maistre de la malice de son ennemy, en a gardé jusques icy son servicteur ; que je n’estime peu de bien pour vostre service. Et après que luy et moy avons devise de me semble que si vous ne prouvoyez à Bayonne et Dax, ce couste la est bien foible. » (A Montmorency, t. I, lettre 136, p. 346.) Voyez ci-dessus, p. 152.