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LETTRES INÉDITES

de vous Z ne

LETTRES INÉDITES de vous servir en son absence, si le sens et la puissance estoient coume l’affecsion, vous n’y sauriez lesser inillieur lieutenant ; et nonobstant toute l’inutilité que je congnois en moy, j’espère en celuy qui m’a fait naistre vostre seur, qu’il me donnera la grace

faire quelque service, au mains de ne rien gaster de la bonne ordre que jusques icy le roy de Navarre a tenue. Il est vray, Monseigneur, que nos voisins dormiront pas et s’advanceront à fere le pis qu’ils pourront ; pour laquelle occasion je m’en iray au Mont de Marsan, pour estre plus près de la frontiere, et avecques vos serviteurs, je ne cesseray d’avoir l’euil à toutes choses pour vostre service, afin de vous en advertir, afin de donner ordre à ce que nous voirons qui promptement le requerra. Et si l’Anglois, comme l’on dist, vient à ce printemps par ce cousté, et les Espagnols s’y veulent joindre, mais qu’il vous plese par vostre très saige prudence donner moyen au païs dont vous estes ? de se défendre et le vouloir secourir, comme vous y congnoyssez le besoing, que vous serez aussy bien servy et d’aussy bon cueur de vostre Guienne que de païs que vous ayez. Je suis seure, Monseigneur, que la connoissance que vous avez de vos affaires vous recoumande cetuy cy par dessus tous ; qui me fera supplier Nostre Seigneur vous donner une bonne paix, selon vostre desir, par laquelle puissions saillir hors de toutes les craintes que Tarmée de Charles-Quint, qui s’était jeté sur la Provence. Francois jer était né à Cognac. Le traité de Bomy fut signé le 30 juillet 1537.