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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES qu’il a eu a esté si peu de chose, que la médecine le luy a ousté entierement. Je croy que s’il ne l’eust prinse, il feust tombé en tel mal qu’il nous eust plus longuement fallu eslongner vostre compaignie ; combien que ce peu me semble trop : car encores n’avoys je eu le lesir de vous avoir bien veu, qu’il m’a fallu vous lesser ; dont je ne me puis contenter. Mais je vous supplie, Monseigneur, pour la parfaite guerison du mary et le plus grand contentement que peult avoir la femme, nous tenir en vostre bonne grace pour très humblement recommandés. Suppliant Nostre Seigneur vous donner entière santé et sactifacion de vostre voulenté que plus que la sienne desire Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [ Ms. 103.]

LETTRE LXXXVI. AU ROI.

( ? 1537.) Monseigneur, je suis contrainte en despist de moy et contre mon desir et ma voulonté de vous fere la requeste du monde qui me desplest le plus ; c’est qu’il vous pleze, Monseigneur, me douner congié pour si peu qu’il vous plera, d’aller avecques le roy de Navarre en Guyenne. Vous suppliant très humblement, Monseigneur, de croire que sans estremité d’affaires je