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DE LA REINE DE NAVARRE.

maige. Vray est que qui m’en enst advertie, le tout eust esté fait plus honorablement ; mais me confiant que vous le vouliez ainsin, j’ay dist à tout le monde que c’estoit à ma requeste ; vous suppliant, Monseigneur, pour la conservacion de vostre bien, m’en advouer, et vous trouverez que, en ce qu’il vous a pleu me bailler en charge, je m’en suis acquittée et m’en acquitte coume celle qui a plus esperé en les vous remettant entre les mains estre louée de vous, que d’en porter longuement la peine que j’en ay eue despuis le trespas de monsieur d’Alençon. Dont, je suis seure, vous me desli. vrerez, coume il vous a pleu le me proumettre ; ce que j’attendray en faisant mon devoir jusques à vostre retour, qui par vostre vue me rendra entier contentement. Esperant en vostre bonté que vous me mettrez à repous de tant de charges pour n’avoir plus riens à penser que à vous suivre, et vous obéir et servir lant que Dieu me prestera de vie ; lequel je supplie, Monseigneur, la vous donner aussy longue et heureuse que la vous desire

Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur Ms. n° 29. ]