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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES venter au contraire ; me proumettant dedans deux ans au plus la donner à ung de Messieurs vos enfans. Qui m’a donné double vouloir d’éclaircir vostre droit, et y fere tel amendement que j’espère que vous en serez content. Et me fiant à vostre proumesse, j’ay bien voulu donner à connoistre à vos officiers que ces coumissaires estoient envoyés de par vous à ma requeste, afin qu’ils eussent telle obéissance que vous entendez, et que aussy, usant de leur coumission telle qu’elle est despeschée, les héritiers d’Alençon’ne prinsent occasion de vous fere querelle sur l’anéantissement de la justice. Ce qui me fait le vous escripre, c’est que je vous supplie ne permettre plus telles choses sans m’en fere advertir ; car, sans moy, l’ou avoit fait chose pour donner bonne couleur à vous fere perdre les acquetz, qui sont dix mille livres de rente " ; comme ils faisoient audist Argentan, en baillant coumission à ung de vos mestres des requestes pour ung criminel ; ce que vous defendistes, ayant entendu la perte que vous yaviez, où j’ay plus de regard que à la mienne propre. Toutesfoys, Monseigneur, j’ay conduist cet affaire de sorte que vous serez obéy, et si n’y aurez nul douLes principaux étaient madame de Vendôme et la marquise de Montſerrat, sœurs du feu duc Charles IV. . Après la mort du duc d’Alençon, un arrêt de 1526 avait adjugé au Roi la propriété des duché d’Alençon et comté du Perche. François Jer cependant voulut que sa sąur restàt usufruitière. Mais les acquisitions de la maison d’Alençon donnèrent lieu à de longues contestations, qui ne furent definitivement accommodées que par Henri II. ( Voyez l’Ari de verifier les dates, edit. in-8°, t. XIII, p. 168.)