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DE LA REINE DE NAVARRE.

(Alençon, 1537.) Monseigneur, la seureté qu’il vous plest avoir de moy me fera vous advertir de ce qui a esté fait à Alençon. C’est que les deux jeunes hommes ont esté jugés par toutes les barres’, non seulement d’Alençon, pour ce que la pluspart estoient leurs parens, mais de toutes les assises du pays, où se sont trouvés tous advocas et gens qui ne jugent que selon leur loy. Ce qui a esté exécuté sans nulle grace ne moderacion, coume j’espère que vos coumissaires connoistront, auquels j’ay prié revoir le procès, nonobstant les previléges que vous, Monseigneur, savez estre entre la justice et eschiquier d’Alençon. Vous savez ce que je vous en dis à Argentan, et du dommaige que vous pourriez avoir aux terres acquises et réunies à vostre duché, à cause et à la fin de l’augmentacion de cete juridicion. Par quoy, Monseigneur, il vous pleust me coumander garder entierement l’auctorité ancienne, et vous remonstrer quant il y auroit quelque chose que l’on voudroit inCe terme, dans la langue de l’ancienne jurisprudence, avait plusieurs significations ; il désigne ici des juridictions subalternes.

  • L’échiquier d’Alençon, érigé par Philippe-le-Hardi, sous le duc

Charles Ier, avait un pouvoir égal à celui de Normandie pour juger sans appel toutes les affaires du duché. (ODOLANT-Dessos, Mémoires historiques sur Alençon, t. II, p. 430.)