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DE LA REINE DE NAVARRE.

il n’est possible de faire millieure chère qu’ils lui ont faite. Mais ils ne sont pas contens dont vous estes party, car monseigneur d’Angoulesme’a bien desliberé, si une fois il vous peult trouver, de jamais n’abandonner vostre main, et dist que, si vous allez à la chasse du sanglier, que vous le garderez bien d’estre blessé. Croyez, Monseigneur, que Madame n’a pas ouy tous ces propous sans pleurer bien à bon escient, qui luy a fait grant bien, car l’on dist que Qui pleure lermes par amour, N’en sent jamais mal

Et sus ce propous, vous asseurant de leur bonne santé, va supplier le Créateur bientoust parfaire la compaignie de vous et des deux, dont mouseigneur d’Aire asseure qu’ils sont sains et bien traités, comme pourrez voir. Vous suppliant, Monseigneur, tenir en vostre bonne grace très humblement recommandée selon sa foy

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [ Ms. n° 70.]

ny doulour.

Charles, duc d’Angoulème, né en janvier 1522, par conséquent alors fort jeune.