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DE LA REINE DE NAVARRE.

rer, n’avoir mains en vostre bonne grace, pour très humblement recoumandée Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. [ Ms. n° 69.]

LETTRE LXVI. AU ROI.

(Avant septembre 1531.) Monseigneur, l’eslongnement de vous me fait esperimenter le contraire de ceux qui sans amour cuident parler par raison ; car en lieu de diminuer ou appaiser l’affeission, elle croist par desir de savoir de vos nouvelles. Et après avoir seu que vostre santé continue selon

que tous les vostres le demandent, ce m’est une chose si plaisante, que le redire souvent me donne force contre toute la peine que je porte d’estre sans vous. Par quoy, Monseigneur, pour sactifaire à ma voulonté, qui sans cesser veult ouïr parler de vous, ay bien voulu fere à ce porteur le bien, qu’il estime à grant honneur, de l’envoyer devers vous pour vous advertir du coumancement de mon voyage et de l’espoir que j’ay, puis qu’il vous plest le me coumander, d’estre bientoust devers Madame ; aussy, Monseigneur, afin qu’il vous plese par luy me faire entendre coume vous vous trouvez et l’estat où sont vos affaires. Car vous savez bien, Monseigneur, que hors le bien que j’en puis recevoir, le demeurant de ce monde ne me peult estre