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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES LETTRE LVI.

AU ROI. Blois, 1530.)

Monseigneur, là où est ce porteur il n’est point de besoing de vous dire coume Madame se porte’; car du mal et de la guerison nul ne peult mieux parler que luy. Et quant est du ventre, dont il vous plest me fere l’honneur de me coumander par vostre lectre que je vous en mande des nouvelles, il me rend si feible et malade, que je ne say lequel je dois fere, ou en craindre le mal, ou en espérer le bien. Et de ce qu’il vous a pleu retenir le Roy de Navarre, ce luy est tant de bien et d’honneur, que je suis seure qu’il n’a aultre plesir en ce monde

que d’estre auprès de

us, et vous fere service. Et me sens trop heureuse, puis que je n’y puis estre, qu’il y soit. Vous suppliant, Monseigneur, avoir tous les deux pour recoumandés en vostre bonne grace, où est leur espérance ; requérant celuy qui par sa vertu s’est ressuscité vous donner aussy bonne vie et longue, avecques tel contentement que desire

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. le vous

[ Ms. n’121.] · Elle était restée à Blois, auprès de sa fille enceinte. Voyez t. I, lettir 76, p. 248.)