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DE LA REINE DE NAVARRE.

vous dira Babou, l’a preservée de la douleur acoustumée ; car aussytoust qu’elle entendist par luy de vos bonnes nouvelles, encores que sa main fust enflée ce qu’elle pouvoit estre, si n’ousa elle luy fere plus de mal ; et me semble, Monseigneur, qu’elle est à cete heure si fortifiée de la joye qu’elle a, que toutes les peines qu’elle prent luy servent de passe temps. Et, quant est de ma part, je me treuve despuis cete bonne heure si legiere, que le faix que j’ay’me soustient. Et par cela, Monseigneur, pouvez vous connoistre combien vostre bien sert à vos amis ; qui me fait vous supplier très humblement vouloir parfaire nostre contentement, parfaisant vostre saige et heureuse deliberacion de vous contregarder, comme si bien avez coumencé, que je vous puis dire que, avecques vostre salut, vous nous mettez du purgatoire en paradis. Suppliant celuy qui nous donne cete félicité vous continuer vostre desir, selon que l’en requiert de tout son cueur

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. (Ms. n° 26.)

Sa grossesse.