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DES INNOCENTS.

Ny a ; mes iours à eux s’en vont,
Parquoy ie ne veux nulle aïde.
Mortz ſont mes enfans innocents,
Dont pis que mort au cœur ie ſents :
Mais, helàs, ce n’eſt pas pour eux
Qu’ilz ſont ainſi de vie abſens ;
Toutesfois pour eux m’y conſens :
Car ie ſçay bien qu’ilz ſont heureux
D’estre plustoſt mortz, que paoureux
De mourir, pour ſauuer l’Enfant
Pour lequel vn cœur amoureux
Mourant, va viure triomphant.
Leur robbe ont laiſſee,
Rompue & bleſſee
Par ſanglante mort.
Leurs meres pleurantes
Ceà & lá courantes
Ont crié bien fort.
Le mourant crioit,
Sa mere pleuroit,
L’arroſant de pleurs ;
L’arbre regrettoit
Du fruit qui portoit
Les plaiſantes fleurs.
Herodes cuydoit
Comme il pretendoit

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