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DES INNOCENTS.
LE IIII. TYRANT.
Il aura la gorge coupee,
Le roy le veult, en ceste place.
LA NOVRRICE.
Venez, toſt à l’aide à moy laſſe ;
Venez ceſt enfant ſecourir :
Làs, ſon corps l’eſpee oultrepaſſe.
LE IIII. TYRANT.
C’eſt le roy qui le fait mourir.
LA NOVRRICE.
Le roy fait ſon enfant tuer !
O cruel Pere, ô cas nouueau !
Qui en lieu de s’eſuertuer
De ſauuer ſon filz ſain & beau,
Du tetin le met au tombeau.
Son porc, non ſon filz, vault mieux estre.
Le Iuif ne tue nul pourceau,
Mais ſon filz ; qui ne fait que naistre,
O roy plein de vice,
Moy poure nourrice
Fais icy le dueil,
Que tu deurois faire ;
Non ainſi defaire,
Et mettre au cercueil
Le bien de ton œil.
Mais ſi ne puís ie encore croire,
Que