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DES INNOCENTS.

Ta patience, & longanimité ;
Ie crie en cœur, à tes œuures rendons
Graces à DIEV, & cœurs & mains tendons
Vers le ſeul Bien, qui n’eſt point limité.
Recongnoiſſons ceste ſublimité,
Qu’amour a peu enuers nous appaiſer,
Voire & vnir à nostre infirmité
Diuinité, par amoureux baiſer ;
En te louant ie paſſe iours & nuictz,
En te voyant homme & Dieu, tous ennuys
Sont conuertiz en ſouueraine ioye,
Quand chacun dort, plus eſueillee ſuis,
Pour contempler le bien que ie pourſuys,
Que ie poſſede, & perdre ne pourroye.
Mais en paſſant ceste mortelle voye,
Ie pourſuyuray d’esprit par grand deſir,
Qu’ainsi que moy par Foy chacun te voye,
Et qu’en tous ſoit parfait ton bon plaiſir.

LE PREMIER ANGE.

O Ioſeph, pere putatif,
Leue toy, ſans estre craintif,
Et prens l’Enfant,
Sa Mere außi, comme ententif :
Car Dieu, d’Herodes le chetif,
Bien le defend.
Or parts donques ſecretement,

Et t’en