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DES TROIS ROYS.

Tout mis à rien. O, qui pourroit entendre
Ce que tu veux par amour entreprendre,
Lon t’aymeroit, fans plus de toy douter.
A tes faintz piedz baifer ie me veux rendre,
Pour le doux fruit, que i’ay tant creu, gouster.
IOSEPH.

Bien foyez vous venus, fages feigneurs,
Des autres Roys l’exemple enfeigneurs :
Du feur chemin qui au vray falut meine.
Souffert auez grans trauaux, douleurs ;
Car tel chemin ne fe fait fans labeurs.
De loing venez : l’efcriture certaine
L’auoit predit, ce n’est pas chofe vaine,
Que vous viendriez du coste d’Orient :
Si au venir auez eu de la peine,
Foy vous fera retourner en riant.
BALTHASAR.

Ce tres petit prefent,
Que tu vois cy prefent
De bon cœur je te donne,
C’eft Or trefpur : car Foy
Me dit que tu es Roy

Portant fur tous couronne.
Enfant de Dieu donné

Du Pere couronné
Sur fa fainte montaigne ;

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