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NOTICE

volonté et à obtenir le don gratuit, mais ce ne fut pas sans peine. La noblesse limousine et celle du Berry se montra particulièrement récalcitrante. Le roi de Navarre fut envoyé pour la convertir ; il y réussit. Les gentilshommes assemblés à Bourges accordèrent la décime de tous leurs fiefs et arrière-fiefs, payable au mois de mars suivant. Henri d’Albret écrivant à François Ier cette bonne nouvelle, lui vante l’honnesteté avec laquelle ces messieurs en ont usé, et attribue leur première réponse à l’inadvertance, plutôt qu’au manque de bon vouloir et d’affection". Quoi qu’il en dise, l’affection de la noblesse française pour son roi paraît en cette circonstance un peu suspecte, et comme de son côté le Roi refusait de toucher à ses revenus, s’obstinant

à puiser sa rançon dans la bourse de ses sujets, on en peut conclure que de part et d’autre l’amour de l’argent passait le premier, et les protestations n’étaient que grimace. Ce n’est pas ainsi qu’avait été payée la rançon de Duguesclin. Vers la fin de l’année 1518, Marot était entré au service de la duchesse d’Alençon, en qualité de valet de chambre. Marguerite avait à cette époque vingt-six ans, et Marot en avait vingttrois. Le poète fut présenté à la duchesse, de la · Pièces justificatives, nº V.