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comédie.

Que je n’ay désir
D’estre en Paradis.
Mon cœur n’est plus mien.
Il s’en court au sien.
Mais le changement
Me donne tant d’ayse,
Que mes maux j’appaise
Tout en un moment.
Quoy que l’on me face,
Tourment ou menace.
Le tout en gré prens.
D’Amour mon cœur vole :
C’est la bonne escole
Où tout bien j’apprens.
Je ne pense pas
Faire tour ne pas
Sans penser en luy.
Il est de mes maux,
Peines et travaux,
Refuge et appuy.
Qui tient donc Amour
Pour prison et tour,
Il ha tresgrand tort.
Amour je soustiens
Cause de tous biens
Jusques à la mort.
Car la servitude,