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sur tout ce qui touchait à la liberté ; elles se sont presque toujours perdues, au contraire, par des actes d’enthousiasme, par des délibérations précipitées, par des acclamations. Si nos réflexions nous conduisaient à reconnaître que les paroles de ce serment sont en contradiction avec la liberté publique et individuelle, il faudrait s’en tenir à l’intention que nous avons eue en jurant, car je sais bien que nous n’avons pas entendu jurer d’être esclaves. »

Le même numéro contient un dialogue remarquable entre un patriote et un impartial, à propos du discours du roi. On sait que les aristocrates, pour tromper le peuple sur leurs véritables intentions, se décoraient du titre menteur d’« impartiaux. » Voici la fin de ce curieux document ; il s’agit des difficultés financières :

« Le Patriote. Si, en nous parlant sans cesse de rétablir les finances, on eût multiplié les obstacles sur notre route, si on nous eût réduits à adopter des plans dont nous sentions les vices, si ces plans étaient cause de la rareté actuelle du numéraire et de l’agiotage effréné des billets, si l’on cherchait à faire regarder comme l’effet de notre négligence, de notre mauvaise volonté, de notre ignorance, les désordres de la finance et les difficultés que nous éprouverons à les rétablir, que faudrait-il penser ? »