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et qu’il renferme autant de crimes particuliers qu’il y a de sujets dans l’État.

« Des citoyens pervers forment le projet d’asservir leurs concitoyens ; les uns se chargent de tromper le monarque sur les actions et les dispositions du peuple ; les autres de rendre suspecte au peuple la foi du monarque. Le but de la conjuration est de dissiper à force ouverte l’Assemblée nationale, ou de forcer ses opérations. Tout l’appareil de la guerre est lâchement déployé contre une ville sans armes. Peu rassurée par cette précaution, car le crime est sans courage, la faction appelle à son secours le plus terrible des fléaux, la famine. Elle arrête, enlève ou fait disparaître la subsistance de huit cent mille hommes, afin de ne leur laisser que le choix de l’esclavage ou d’une mort sans honneur.

« Et ce plan exécrable, dont les auteurs surpassent en scélératesse tous les grands scélérats des siècles passés, ne me donnerait pas le droit personnel de les accuser, eux, leurs complices, leurs vils agents ? N’ont-ils donc pas armé des assassins contre moi ? Ne m’ont-ils pas exposé aux horreurs de la faim et aux crimes qui les suivent ? Dieux ! j’aurais pu égorger mon père pour un morceau de pain ! je me serais repu de la chair de mon épouse ! j’aurais bu le sang de mes enfants ! et ils ne seraient pas coupables en-