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petites épées, cinq flèches plombées dans la concavité de leurs boucliers, pour les lancer à la première occasion, et deux armes de jet : une grande, qui est le javelot, et une petite, qui est le demi-javelot ou le dard. Le javelot se composait d’un fer de neuf pouces de long, triangulaire, et qui était monté sur une hampe de cinq pieds et demi : on exerçait particulièrement les soldats à lancer cette arme, parce qu’étant bien jetée, elle perçait également les cuirasses des cavaliers et les boucliers des fantassins. Le demi-javelot avait un fer triangulaire de cinq pouces de long, sur une hampe de trois pieds et demi. La seconde ligne, où étaient les hastats, était armée comme celle des princes, et se formait à la droite par la sixième cohorte ; la septième se plaçait de suite ; la huitième occupait le centre ; elle était suivie de la neuvième, et la dixième fermait toujours la gauche. Derrière ces deux lignes on plaçait les férentaires ou les légèrement armés, que nous appelons à présent escarmoucheurs, ou gens déterminés ; les scutati, armés d’écus ou de grands boucliers, de flèches plombées, d’épées et d’armes de jet, à peu près comme le sont presque tous nos soldats aujourd’hui ; les archers, armés de casques, de cuirasses, d’épées, d’arcs et de flèches ; les frondeurs, qui jetaient des pierres avec la fronde ou fustibale ; et les tragulaires, qui tiraient des flèches avec des balistes de main ou des arbalètes[1].

chapitre xvi.
Comment les triaires ou les centurions sont armés.

Après toute cette armure légère, les triaires, armés de boucliers, de casques, de cuirasses complètes, de jambières de fer, de l’épée et du poignard, de flèches plombées et de deux armes de jet, formaient une troisième ligne. Pendant l’action on les faisait demeurer baissés un genou en terre, afin que, si les premières lignes étaient battues, cette troupe fraîche pût rétablir les affaires, et rappeler la victoire de son côté. Les porte-enseignes, quoique gens de pied, avaient des demi-cuirasses et des casques couverts de peaux d’ours avec le poil, pour se donner un air plus terrible ; mais les centurions avaient des cuirasses complètes, de grands boucliers et des casques de fer, comme les triaires ; avec cette différence que les centurions portaient leurs casques traversés d’aigrettes argentées, pour être plus facilement reconnus de leurs soldats.

chapitre xvii
Que les pesamment armés combattaient de pied ferme.

Il faut savoir et se rappeler par tous les moyens que, lorsqu’on engageait une action, les deux premières lignes ne bougeaient point, et les triaires demeuraient aussi baissés dans leur place. Les légèrement armés, férentaires, éclaireurs, frondeurs, archers, s’avançaient à la tête de l’armée, et chargeaient l’ennemi : s’ils pouvaient le mettre en fuite, ils le poursuivaient ; mais s’ils étaient obligés de céder à la multitude ou à la force, ils

  1. Nous laissons subsister, dans la traduction, une intervention sans laquelle le texte serait inintelligible.