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Le procez

d’amour

Au roy,

Grand roi dont la iustice égalle la vaillance,
A qui le ciel presta pour berceau la balance,
Puisque de iour en iour heureusement meslant
La qualité de iuste à celle de vaillant ;
Des innocents blessez vous estes le refuge :
Donnez-vous auiourd’hui le loisir d’estre iuge,
Ie preten deuant vous la mort d’vn immortel,
Et d’vn petit enfant faire vn grand criminel,
Dont la ieune malice est tellement feconde,
Que mesme en se jouant il renuerse le monde ;
Ie plaide contre amour, mais vn heureux succez
Couronnera la fin de ce fâcheux procez.
Si deuant que ie montre vne telle malice
L’on vous bande les yeux qu’on bande à la iustice,