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la détacher complètement à sa partie moyenne en la laissant adhérente à ses deux extrémités, enfin de faire passer la verge au-dessus d’elle de manière que la face saignante du lambeau pubien se trouve en rapport avec la face cruentée du lambeau scrotal. L’application de ces deux lambeaux fut assurée par de nombreux points de suture.

Les suites ne furent pas heureuses, le lambeau pubien se sphacéla, et le lambeau scrotal se désunit.

En 1874, M. Théophile Auger présenta à la Société de chirurgie un jeune homme de 16 ans, guéri d’hypospadias péno-scrotal à l’aide d’un procédé urèthroplastique dans lequel il emprunta ses lambeaux à la verge, au lieu du scrotum comme Bouisson et Moutet. La largeur du lambeau et surtout la structure peu vasculaire du scrotum devait en effet faire prévoir le peu de chance de succès ; aussi M. Auger modifia-t-il la technique. « Une première incision sur le fourreau de la verge, allant de la base du gland au scrotum parallèlement à la direction de l’urèthre et à une distance d’un centimètre et demi du raphé-médian. Deux petites incisions transversales partant de chaque extrémité de la précédente vont rejoindre la ligne médiane l’antérieure au niveau du méat, la postérieure au-dessous du pertuis uréthral sur le scrotum. Le lambeau cutané circonscrit par ces trois incisions, forme une bandelette, qui est soulevée et détachée du corps de la verge jusqu’à ce qu’elle puisse être renversée, comme un ourlet, de façon à constituer un canal qui continue en arrière avec l’urèthre et aboutit en avant au gland. La surface épidermique de la peau ainsi renversée fait suite à la surface épithéliale de la muqueuse. » Pour recouvrir la surface saignante