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Si la clôture des replis génitaux est empêchée dès le début l’on aura à faire, à une forme d’hypospadias périnéal qui s’accompagne de troubles du côté du reste de l’appareil génital, rapprochant l’embryon de l’état indifférent, et c’est cette forme que Dugué a décrite sous le nom d’hypospadias vulviforme ; l’on se rapproche alors des cas confondus avec l’hermaphrodisme vrai. C’est lorsque ces troubles portent chez un sujet du sexe féminin que l’on observe les cas d’hypospadias décrits chez la femme (cas de Retterer). Si, au contraire, la cause survient un peu plus tardivement, alors que l’urèthre postérieur est presque formé, et qu’elle empêche la réunion des bourgeons génitaux externes, on observe l’hypospadias périnéo-scrotal.

Le travail organique continuant, l’arrêt de développement ne se produit qu’après que les bourgeons se sont réunis sur la ligne médiane. C’est à l’angle péno-scrotal que s’ouvre l’orifice de l’urèthre-hypospade péno-scrotal. Enfin l’absence de réunion des lèvres de la gouttière uréthrale donnera lieu à une des formes de l’hypospadias pénien ou de l’hypospadias balanique.

Et de cette étude embryologique ressort l’étude pathogénique. Quelle autre cause déterminante invoquer, en effet, qu’un arrêt de développement ? Si, encore, comme pour toutes les malformations, les études tératologiques de M. Dareste et de M. Duval, sont venues apporter un appoint considérable, et ont montré que c’est la seule explication plausible surtout dans les formes graves de l’hypospadias. Une théorie mécanique, théorie de l’éclatement avait été soutenue par Kauffmann, après Dionis et Haller. Cette théorie fut défendue par Duncan, Müller et

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