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bité par la comtesse de Francilly… Alors, j’ai cru pouvoir me présenter ici, afin de vous rendre l’objet ; pensant que cette jolie dame brune que j’ai suivie est… probablement…

— Ma fille, madame Lestrange, acheva tranquillement la comtesse. Elle a dîné avec moi, hier.

Romain la regardait, en s’efforçant de dissimuler sa stupeur. Mme de Francilly n’avait pas bronché en écoutant la description de sa fille. Elle se contenta de sourire malignement en poursuivant :

— Et vous avez supposé que j’avais assez de sympathie envers les mauvais sujets pour entendre votre aveu sans détour ? Voilà une opinion flatteuse pour ma réputation… Mais oui : ce sont toujours les femmes irréprochables qui ont les idées larges. La vraie pudeur ignore la pudibonderie. Donnez-moi ce sac, monsieur : je le rendrai à Mme Lestrange en lui disant que celui qui l’a trouvé possède tout au moins deux qualités : la fran-