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tés marchant de long en large avec leurs visiteurs. La jeune femme s’assit sur le banc que lui désignait son compagnon, toute surprise de n’éprouver aucun embarras au début d’une entrevue qu’elle présumait embarrassante. Mais la foule qui les environnait les forçait de prendre une attitude de commande : Simone souriait d’un air naturel et son interlocuteur lui parlait comme à une amie de longue date. Grâce à cette petite comédie faite pour sauver les apparences, la glace se trouva rompue.

Romain Vérani commença avec une légère hésitation :

— Je vous remercie d’être venue. J’aurai tant de plaisir à… à vous parler du livre que j’ai lu.

— Vous avez du courage… Quand on a lu un ouvrage de mon mari, on n’a aucun plaisir à en parler.

Il se mit à rire ; et répliqua sur un ton de madrigal :