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sans bornes et sans frein, menaces de mort et trémolo : « Simone, si vous ne vous donnez pas à moi, je me tue ! » De l’élégie de sentiment assaisonnée au revolver ? Non… Vrai… Ça vous plairait, ces fariboles à la Werther ? Ô chère et spirituelle Parisienne, si votre cœur est tenté quelquefois par ces lourdes amours funèbres, songez que dans la vie réelle les pistolets ne partent jamais et que le véritable Werther est mort à quatre-vingt-trois ans !… Allez, l’Éros tragique n’est pas plus sincère que le Cupidon folâtre, mais il est bigrement plus embêtant !

Il ajouta câlinement :

— Tandis que nos amours légères ressemblent à ces fines dentelles, si solides sous leur apparence fragile ; et quand nous croyons avoir badiné, sans plus, nous nous apercevons un beau jour que le lien presque impalpable nous attache l’un à l’autre comme un fil magique…

Camille l’écoutait avec émotion. Lors-