Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des récréations, elle restait candide, sans curiosité. Elle avait fait sa première communion un mois avant que Simone épousât Lestrange ; et, dans sa tête, les deux cérémonies se confondaient, sans différences nuptiales. Son imagination puérile n’était pas sollicitée par ces rêveries et ces conjectures mystérieuses que suscitent les noces d’une grande sœur. Les enfants sains et vivaces n’ont point de précocité vicieuse.

La comtesse de Francilly s’était félicitée pendant longtemps d’avoir deux filles parfaites. L’équipée de Simone la faisait réfléchir. Après avoir souhaité que Camille fût élevée dans les mêmes principes que son aînée, voilà qu’elle songeait avec appréhension : « Ah ! mais, j’espère qu’elle ne suivra pas l’exemple de sa sœur… »

Elle commença par retirer Camille du couvent. Car pourquoi ne deviendrait-elle pas à son tour une jeune fille naïve et romanesque livrée d’avance au premier séducteur, cette