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habile de la respecter. Après le scandale calculé : une nuit passée à l’hôtel d’une localité voisine — nuit de marivaudage sentimental et d’intimité chaste, — Lestrange emmena la jeune fille chez le curé du lieu à qui Simone confessa ingénument la faute qu’elle croyait commise. Le prêtre était abonné au journal de Lestrange : il ne put refuser son intervention à un défenseur de la croix ; et se chargea de négocier délicatement ce mariage devenu nécessaire. Il plaida la cause d’Armand auprès de Mme de Francilly qui s’inclina, la rage au cœur, devant l’irréparable : sa fille s’était sottement compromise.

Armand Lestrange avait gagné la première manche grâce au curé. Mme de Francilly gagna la seconde grâce au notaire : un séducteur heureux est tenu de jouer au fiancé désintéressé ; Armand dut subir les conventions du régime dotal. Il s’estima lésé d’avoir perdu sa liberté pour une fortune inaliénable et tourna sa rancune contre Simone qui fut