Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lèvres, les battements de la paupière mi-close décelaient une agitation intime. Et soudain, Romain se jeta sur sa compagne, cherchant sa bouche, emprisonnant son buste dans l’étreinte de ses bras nerveux. Elle poussa un cri étouffé, voulut résister, le repousser ; puis elle eut un frisson prolongé et resta inerte, passive. Romain, qui écrasait contre lui la douce poitrine élastique, percevait distinctement le choc précipité de ses battements de cœur. Et tandis qu’il dévorait ses lèvres de baisers goulus, il était envahi d’une joie voluptueuse au contact de cette grande émotion amoureuse qui palpitait entre ses bras.

La voiture s’arrêta devant l’hôtel de la comtesse de Francilly.

La jeune femme ne bougeait pas, comme étourdie, égarée, pâmée.

Alors, à cause du chauffeur, Romain descendit vivement, le premier, et tendit la main à sa compagne.