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impressionnables que nous, plus portés vers la musique et le chant, plus artistes et plus poètes, par suite d’une communion plus directe avec l’âme d’une nature splendide, se révélant en des paysages grandioses, par un ciel magnifique et toujours bleu, par un climat très doux, ils aimaient à chanter leurs observations, et conter la science sous la forme d’allégories. Ils adoraient les symboles, les danses, toutes les cérémonies gracieuses et pittoresques, sachant que telle vérité, enchâssée dans un rite curieux, frappait mieux la mémoire qu’un texte pénible et abstrait. Le souvenir d’une fête vit longtemps. Il n’en est point de même d’une lecture. Les moindres détails d’une cérémonie, où l’esprit a été amusé, restent aussi mieux gravés que les détails d’une étude. Pour ceux qui savaient comprendre, ces cérémonies rappelaient toute une longue suite d’observations scientifiques, des travaux innombrables de savants. Aussi, le grand tort des modernes étudiant l’antiquité a-t-il été de ne voir dans ces rites religieux que des manifestations grossières de superstitions. Habitués au silence du cabinet, à nos méthodes abstraites, à nos minuties, à de magnifiques bibliothèques, ils n’ont point compris que ces peuples artistes n’avaient pas de livres et que leurs livres étaient justement ces cérémonies religieuses. Leur enseignement était oral, et ils préféraient la causerie