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Dans ce système, le centre de la société, c’est à dire le siège du gouvernement, se trouve être l’arène dans laquelle, d’après l’expression de rigueur, tout homme qui veut faire son chemin, doit descendre, pour s’élever ensuite aux emplois publics. Le gouvernement centralisé devient l’unique creuset dans lequel se coule intelligence, honneur et indépendance de tous ceux qui veulent parvenir aux fonctions de l’État. Hors du centre, un homme de talent n’a plus de terrain avantageux sur lequel il puisse se faire connaître. Plus de débouchés pour l’industrie matérielle, plus de champ d’exercice pour les facultés de l’intelligence. Il est vrai que par là le siège gouvernemental devient brillant et prospère, ou du moins lustré ; mais cette radiation superflue qui converge vers ce chef-lieu de la nation, dénude toute la surface du pays, qui demeurera toujours arriéré, et qui de plus restera sans contrôle immédiat sur les centres.

D’un autre côté, par le système centralisateur, toute la législation et l’administration d’un pays s’élabore dans les bureaux du gouvernement. Or, même en admettant que celui-ci administre au mieux les intérêts généraux du pays, il est impossible qu’il puisse le faire également bien pour les localités éloignées du centre. La législation locale devra donc être entachée des erreurs les plus pernicieuses ; et rien d’étonnant là-dedans, car les intérêts des localités peuvent être variés à l’infini. Il faut donc de toute nécessité multiplier les conseils