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tude plus grande encore qui existe sur le sort des mesures, qu’ils proposent les unes après les autres, sans autre objet le plus souvent d’acquérir ou de conserver des partisans, leurs propres hésitations, leurs aveux continuels de leur faiblesse, leurs continuels efforts pour se procurer l’adjonction d’hommes tirés des rangs de leurs adversaires, les changements continuels dans les divers départements du service public, les vacances fréquentes causées dans l’assemblée législative, toute cela ne peut que déconsidérer, aux yeux du peuple, les lois du pays et ceux qui sont chargés de les faire exécuter.

Les intérêts matériels d’une grande partie du pays sont entièrement négligés. Le besoin de partisans, qu’éprouve un ministère faible et peu scrupuleux, est cause que les deniers publics, au lieu d’être dépensés là où cela produirait de véritables améliorations et une source de revenus pour la province et de prospérité pour ses habitants, sont au contraire dépensés là où l’on espère former un capital politique, et acheter un appui temporaire aux hommes en pouvoir. Le Bas-Canada et le district de Québec en particulier demandent en vain de nombreuses améliorations indispensables au développement de leur commerce et de leur industrie ; ils demandent aussi en vain la concession des terres de la couronne à des prix moins élevés, et à des conditions de paiement plus faciles ; cette faveur ou plutôt cette justice promise est constamment ajournée et pendant ce temps, des sommes immenses sont votés chaque année pour être dépensées dans une autre partie de la province. L’excédent des sommes dépensées dans le Haut-Canada pour les travaux publics, joint à l’excédent de sa part de la dette publique contractée avant l’Union donne contre le Bas-Canada une balance £2,622,128 ; et le crédit et les ressources de cette province sont pour longtemps engagés au paiement d’une dette publique énorme, qui s’élève déjà à £4,248,689 ; et dont il sera bientôt difficile de fournir l’intérêt sans recourir à des taxes directes.

Dans cette dette figure une somme de pas moins de £139,570, dépensée en grande partie sur le canal de Welland sans appropriation préalable. D’autres sommes ont été aussi dépensées de cette manière, au mépris des droits du parle-