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unis les hommes qui se sont emparé du pouvoir ; il n’y a point de dénomination politique qui puisse s’appliquer à leurs partisans, il n’y a point d’épithète injurieuse qui puisse être adressée à la masse du pays qui les répudie. Il y a pour toute distinction d’une part une corruption sans exemple, de l’autre une honnête et universelle indignation.

Une seule chose aurait pu prévenir un résultat aussi déplorable, une stricte et sincère adhésion aux principes de gouvernement suivis dans la mère-patrie, et sans lesquels toute constitution coloniale quelle que soit d’ailleurs la base de la représentation ne sera jamais qu’une parodie dangereuse, un instrument impuissant pour le bien, également fatal et aux colons, aux mains de qui on l’aura confié, et à la métropole qui leur aura fait un tel présent.

Avec l’application de ces principes, même sous une répartition électorale vicieuse, l’opinion véritable du pays peut se faire jour, et les vœux de la majorité réelle se faire respecter de la majorité factice. Nous en avons eu une courte expérience.

Les résolutions adoptées par l’assemblée législative le 3 septembre 1841, contiennent un exposé de ces principes ; elles font époque dans nos annales parlementaires et sont conçues dans les termes suivants :

1o Résolu, « que le plus important et le plus incontestable des droits politiques du peuple de cette province est celui d’avoir un parlement provincial pour la protection de ses libertés pour exercer une influence constitutionnelle sur les départements exécutifs de son gouvernement, et pour législater sur toutes les matières de gouvernement intérieur. »

2o Résolu, « que le chef du gouvernement exécutif de la province étant dans les limites de son gouvernement le représentant de son Souverain, est responsables aux autorités impériales seulement, mais que néanmoins nos affaires locales ne peuvent être conduites par lui qu’avec l’assistance et au moyen, par l’avis et d’après les informations d’officiers subordonnés dans la province. »

3o Résolu, « que pour maintenir entre les différentes branches du parlement provincial l’harmonie qui est essentielle à la paix, au bien-être et au bon gouvernement de la province, les principaux aviseurs du représentant du Souve-