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les rencontrer en le bazar d’illusion des cités, vite vulgaire ; mais, qui livre au demon adolescent, un soir, comme éclair nuptial, quelque vision grandiose et fictive continuée, en suite, par la seule ivrognerie.

L’anecdote, à bon marché, ne manque pas, le fil contradictorement, mille fois, rompu d’une existence telle, en laissa choir dans les journaux : à quoi bon faire, centième, miroiter ces détails jusqu’à les enfiler en sauvages verroteries et composer le collier du roi nègre, que ce fut la plaisanterie plus tard de représenter dans quelque peuplade inconnue, le poête.

Vous ne me demandez pas autre chose que suivre, comme je les percois et pour y infuser le plus de belle probabilité les grandes lignes d’un destin significatif ; lequel doit garder dans ses écarts d’apparence, le rythme, étant d’un poëte et quelque étrange simplicité. Toute fois en remerciant de m’aider, par votre question à évoquer pour moi-même, la première fois dans l’ensemble, cette personnalité qui vous séduit, mon cher ami, je veux comme exception remémorer une historiette qu’avec des sourires me contait délicieusement Théodore de Banville. La bonté de ce Maître était secourable. On le vint trouver. À l’intention d’un des nôtres ; et précisait-on en quelque jargon, de permettre qu’il fit du grand art. Banville opina que pour ce résultat, d’abord, le talent devenant secondaire, une chambre importait, où gîter, la loua dans les combles de sa maison rue de Bucy ; une table, l’encre et les plumes comme accessoires, du papier, un lit blanc aussi pour les moments où l’on ne rêve debout, ni sur la chaise. Le jeune homme errant y fut installé : mais quelle, la stupefaction du donateur methodique, à l’heure où la cour interne unit, par leur l’arôme, les dîners, d’entendre des cris poussés à chaque étage, et, aussitôt, de considerer, nu, dans le cadre de mansarde là-haut, quelqu’un agitant eperdument et lancant par dessus les tuiles du