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250 COMMENTAIRE SUR DES PORTES.


SONNET III.

Ma bouche, incessamment aux cris d’amour ouverte,

N’ose plaindre le mal qui mes sens va troublant.

Sa bouche, toujours ouverte aux cris, ne s’ose plaindre; il n’y a

guère apparence. — Qui trouble.

Amants qui vous plaignez de votre ardent vouloir,

D’aimer en lieu trop haut , de n’oser vous douloir.

Cela s’appelle qu’il veut rimer.


SONNET IV.

Le jour que je fus né, l’impitoyable archer,

Amour, à qui le ciel rend humble obéissance,

Se trouva sur le point de ma triste naissance.

Trois substantifs précédés de trois adjectifs finissent ces trois vers :

avec quelle grâce, le lecteur le jugera.

Suivez-le tout partout, ne l’abandonnez point,

Et faites que toujours il soit de votre bande.

Puisqu’il avoit dit : suivez-le, il devoit dire : soyez de sa bande; on

est de la bande de ceux qu’on suit.


SONNET V.

Déjà la petite herbe, au gré du doux Zéphire,

Navré de son amour, branle tout doucement.

Zéphire amoureux de l’herbe , fable nouvelle.

Le ciel rit, l’air est chaud, le vent mollet soupire.

Superflu, car il le vient de dire au premier couplet.

Je veux suivre l’Amour, et seront mes alarmes

Les courroux, les soupirs, les pleurs et les regards.

Cela ne veut rien dire.


SONNET VI.

O grand démon volant, arrête la meurtrière

Qui fuit devant mes pas, car pour moi je ne puis,

Ma course est trop tardive

Le premier vers achève son sens à la moitié du segond, le segond

à la moitié du troisième.

Si tu es juste, Amour, tu me dois délier,

Ou par un juste effort cette dure puer.

Note 1 .


SONNET VII.

J’invoque le Sommeil pour guérir mes pensées ;


I. Le mot : note, ou en latin nota, est une forme de critique que nous rencontrerons très-souvent, une manière d’appeler l’attention du lecteur sur un mot, un passage à blâmer.