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ouvrier ; les blanquistes s’organisaient militairement ; à côté d’eux apparaissaient des éléments libertaires, — indépendants et anarchistes, — les uns, le plus petit nombre séduits par les théories de Bakounine, Kropotkine et Reclus, les autres impulsés, par leur tempérament ou le dégoût du sectarisme.

Car, à peine formés, ces groupements entraient déjà en antagonisme : le parti ouvrier se scindait en deux ; puis survinrent les compétitions électorales qui achevèrent de transformer des divergences de vues et de tactique en haines mortelles. Sans les élections, essayées d’abord comme moyen de protestation, puis pour se compter, puis pour conquérir les pouvoirs publics, aujourd’hui, en fin de compte, par simple intérêt personnel — on embrasse le métier de candidat comme celui de marchand de vins, en dehors de toute idée généreuse et impersonnelle — ces divergences eussent subsisté, mais sans doute avec moins d’animosité.