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glais flegmatique et le Napolitain traduisant toutes ses impressions par ses cris, ses rires et ses pleurs, par le jeu de sa physionomie mobile !

Proscrire la passion comme le rêvent quelques sectaires effrénés, serait proscrire la vie même, faire, selon la maxime jésuite, de l’être humain un cadavre. Certes, il faudra, aux approches de la tempête qui balaiera le monde bourgeois, se garder du sentimentalisme, mais, au lendemain de la crise, le sentimentalisme revivra. C’est la loi naturelle qui veut que des excès contraires se succèdent avant le rétablissement de l’équilibre. Tant que la révolution n’aura pas accompli son œuvre, les champions de la nouvelle société devront se bronzer le cœur ; trop souvent, les effusions de pitié, les attendrissements intempestifs ont fait perdre la bataille et abouti au massacre des prolétaires, salué par les acclamations des philanthropes à la Jules Simon. Mais après, quand le bien-être sera général, qu’il n’y aura plus de papes, de