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comme ses mœurs n’étoient pas fort régulières, la chronique scandaleuse vouloit qu’Ayder & son frère eussent part à ses faveurs. Quoique éloigné de Syringpatnam, Ayder avoit toujours entretenu une correspondance intime avec la vieille Dayva, qui n’aimoit point Canero mais qui, par politique, paroissoit lui être fort attachée. Sur l’assurance que lui donna Ayder que jamais Nand-Raja ne seroit Régent, elle lui promit de le servir en tout ce qu’elle pourroit & elle lui fit même toucher de fortes sommes d’argent.

Ayder, pour se servir utilement de cette Dame en qui il avoit toute confiance, lui fit passer des lettres simulées, adressées aux principaux chefs de l’armée de Canero, dans lesquels il paroissoit qu’en conséquence d’une conspiration tramée depuis long-temps, il leur prescrivoit des opérations qu’il devoient faire sur certains signaux qui leur seroient donnés par Ayder, au moment où les armées seroient sur le point de combattre, & au moyen desquels on envelopperoit Canero pour l’empêcher de se sauver. Cette Dame ayant reçu ces lettres,